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Labels : quelques faire-valoir trompeurs

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À l’ère du tout étiqueté, où il fait bon pavaner son éthique au vu et au su de consommateurs toujours plus informés et concernés, quelques marques et fabricants cherchent à créer l’illusion en jouant sur l’ambiguïté de labels trompeurs, placardés en évidence sur leurs produits racoleurs. Mais n’est pas Merlin qui veut, et leur poudre de perlimpinpin, en un claquement de doigts se dissipera à la fin de notre petit tour d’horizon de ces quelques labels félons. 

 

En tête du palmarès[1] :

 

 

 

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Ce logo est souvent suivi de la mention « Grand prix marketing innovation », ce qui, en soi, devrait déjà nous alerter. D’autant qu’en creusant un peu, on découvre que le jury, grand manitou de l’attribution de ce logo, est essentiellement constitué de spécialistes du marketing et d’industriels. Et que les critères d’évaluation de ces produits ne sont autres que l’inventivité, l’innovation ou leur aspect pratique. Donc exit toute garantie écoresponsable ou sociale ! Reste que ce n’est pas là leur objectif, même si c’est le nôtre…

 

 

Puis, 3 logos ex aequo

 

 

 

 

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Ce logo indique que le produit sur lequel il figure ne contient pas de Chlorofluorocarbones (CFC) – gaz contribuant traitreusement à la destruction de la couche d’ozone. Or, il a tellement bien joué son rôle de sensibilisation auprès des consommateurs dans les années 80, que les CFC sont désormais interdits – oh, depuis une bonne décennie – dans tout produit de consommation. Un moment de solitude peut-être ?

 

 

et

 

 

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Ce logo a été créé en France il y a plus de 20 ans pour signifier que le producteur d’un produit sur lequel il apparaît participe financièrement à la collecte, au tri et au recyclage des emballages. Mais il n’indique aucunement que ledit produit soit lui-même fabriqué à partir de matières recyclées ou qu’il soit recyclable ! Un peu ballot de contribuer au recyclage sans nécessairement l’appliquer à ses propres produits, non ?

 

 

et enfin le ruban de Moebius :

 

 

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Ce logo indique que l’emballage ou le produit est recyclable, mais pas forcément recyclé. C’est-à-dire que l’on va pouvoir recycler le produit – si on veut – mais en l’état, il y a des chances qu’on ne se soit pas encore beaucoup foulé pour la planète. En revanche, si ce logo est accompagné d’un pourcentage, il signifie que l’emballage ou le produit est constitué de ce % de matériaux recyclés.

 

 

Sinon, il y a aussi Tidy man (ou l’homme propre, créé dans le cadre de la campagne Keep Britain Tidy[2]) :

 
 
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Ce logo a été utilisé pour la première fois dans les années 50 afin d’inciter les consommateurs à ne pas jeter de détritus à même le sol. Il est depuis passé dans le domaine public et est désormais libre d’utilisation. Autant dire qu’il n’apporte aucune garantie écologique des produits ou emballages sur lesquels il est apposé.

 

 

Enfin, il y a les logos et labels sortis de chapeaux de magiciens :

 

 

 

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Il convient d’être vigilant face aux allégations environnementales placardées sur certains produits telles que « respecte l’environnement », « produit vert » ou « produit biodégradable ». Le respect du cahier des charges leur étant lié n’est en effet pas contrôlé par des organismes indépendants, comme il le devrait : possible esbroufe en vue.

 

 

Moralité de l’historiette : labels fake, filous, fanfarons, fabulateurs… nous voilà avertis et il ne nous reste plus qu’à apprendre notre copie – tout en sachant rester sceptique : t’as l’étiquette chic, t’as l’étiquette choc ? Tic-tac… il y a sûrement pas mal de toc !



 



[1] AGEDEN (Association pour le Gestion Durable de l’Énergie), « J-5, je me renseigne sur les écolabels ».

[2] Financé par le gouvernement, Keep Britain Tidy est un organisme caritatif environnemental britannique  qui lança la campagne de propreté du même nom. Celle-ci ciblait la gestion, à la source, des détritus jetés et abandonnés à même le sol. Sa mission consista à « (…) créer une action efficace de nos groupes afin d’accéder à une amélioration durable de la qualité de l’environnement local et de réduire le comportement antisocial ». Source Wikipédia.



12/12/2017
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